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  • Photo du rédacteurOlivier Graff

Les Choses


L’art, les choses, les vanités, ne sont que le témoin de notre passage sur terre. Ce sont des points d’ancrage pour nos yeux, notre esprit, notre condition d’humain à travers le temps. Lors de notre passage à l’exposition temporaire du Louvre “Les Choses : une histoire de la nature morte” nous avons eu le privilège de contempler des natures mortes proposés par certains des plus grand artistes de leur époque, dont on ne devinerai pourtant pas l’appétence pour cette discipline : Van Gogh, Magritte, Picasso, Dali, Rembrandt, Chardin, Cézanne, Braque, Matisse, Miro, Goya, Courbet, Manet, de la Tour, Van Der Weyden, Géricault, Niki de St Phalle et même un film de Tati…


Cette relation que nous avons au monde par le matériel ne date pas d’hier. De tout temps, les choses ont fait parti de notre quotidien. Dans une nature morte, ces Choses sont hissées au rang de personnage principal, de héro. L’humain n’est plus que spectateur, il ne participe plus à l’accomplissement de sa destinée. Il est relégué au simple état de mortel. Qui passe et s’en va alors même, que ces Choses restent et nous volent la vedette.


Enfin c’est vrai quoi, normalement je suis le héro de ma vie ! L’homme est le centre du monde, l’Homme décide, se mobilise, milite, vainc et défait, se construit de lui-même et de son propre libre arbitre mène sa vie comme il l’entend. Et si c’est un esclave, c’est de son propre ressort !

Les natures mortes sont bien là pour nous rappeler toute la futilité de ces pensées qui nous ont tous habités quelque peu, à un moment ou à un autre. En étant peintes, ou prises en photo, ces œuvres ont atteintes le statut d’immortel. Un fruit pourri, un crâne d’humain, un animal mort, peu importe. Ceci n’est pas une pipe. Ce n’est pas non plus un tableau.


En voyant tous ces visiteurs (nous étions vraiment nombreux, peut-être est-ce dû au fait que nous sommes venus le dernier jour de l’exposition) qui tentaient de tous capturer un bout de l’exposition, de la rapporter chez eux par des photographies, des croquis ou des notes, je n’ai pu m’empêcher de penser à quel point nous faisions parti de l’Œuvre.

Nous observions plus de deux mille ans d’histoire humaine tentant de nous présenter des

visions intemporelles de notre propre insignifiance, de l’impartialité du temps qui passe,

et nous ne faisions que tenter vainement d’accumuler toujours plus de Choses en oubliant que ce sont elles qui nous survivront.


Que regardons-nous ? Les Choses sur les tableaux ? Ou le tableau en guise de Chose ? Qui regarde qui ? Regardons-nous les Œuvres ? Ou sont-ce les œuvres qui nous observent ?


Tempus Fugit, Memento Mori

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